Dans les coulisses du show ( Star Ac )

Un livre décrypte la face cachée de l'émission vedette de TF1


Images : © DR.
«Avec Gregory, TF1 et Endemol se sont engagés sur un terrain glissant. Gregory est un grand malade. Il y a toujours un gros risque. Un risque par rapport au public et aux médias» Geneviève Petit, auteure de «La face cachée de la Star A'»

Dans «La face cachée de la Star Ac'» (Ed. Patrick Robin), Geneviève Petit visite les coulisses de l'émission vedette de TF1
La journaliste, spécialiste des médias, s'attache à décrypter l'émission et ses enjeux. Un travail de six mois. Plus de septante acteurs ou témoins interrogés, dont Gérard Louvin et Pascal Nègre, le PDG d'Universal. L'enquête ne verse pas dans le sensationnalisme. Pas de révélations croustillantes. Certains pourront rester sur leur faim. L'auteure y dénonce également les dangers de l'émission, qui prend alors des tournures inquiétantes...

Geneviève Petit, dans votre livre, vous faites référence à «1984», le roman de George Orwell. Vous parlez même de «populitarisme». Doit-on avoir peur de la «Star Ac'»?
Tout n'est pas joli sous les paillettes. Je parle de choses inquiétantes dans ce livre. «Star Academy» relève de la manipulation de masse, du populisme et du totalitarisme. TF1 et la maison de production Endemol sont si puissants qu'ils peuvent tout se permettre. Les règles changent constamment. Les candidats sont manipulés. Sans oublier le mépris du public, qui n'a parfois pas droit aux résultats des votes, alors qu'il paie pour choisir son candidat.

Les votes sont-ils trafiqués ?
Je suis sûre que non. TF1 les dissimule pour entretenir le suspense. Ils ne peuvent pas montrer l'évolution des résultats en cours d'émission car ceux-ci ne bougent pas assez. La chaîne est souvent attaquée pour son manque de transparence. Mais elle a retenu la leçon de «Loft Story»: peu importe ce que l'on dit sur l'émission, pourvu qu'on en parle.

A quel moment la production joue-t-elle un rôle ?
Au moment du casting. Cette énorme charge pèse sur les épaules d'Endemol. La recette d'un bon casting, c'est de choisir environ cinq candidats principaux et de bâtir ensuite autour d'eux. Selon moi, il s'agit de Gregory, Lucie, Hoda, Harlem, Sandy, Mathieu. Avec Grégory, ils se sont engagés sur un terrain glissant (n.d.l.r.: Grégory souffre de mucoviscidose). D'ailleurs, une semaine avant le début de l'émission, ils ne savaient toujours pas s'il allait participer. Tout avait été préparé, sa chambre était prête. Mais TF1 avait la trouille. En termes de communication, il faut reconnaître que TF1 et Endemol ont très bien géré sa maladie. Ils en ont parlé une seule fois, au tout début, et puis basta. Cela dit, Grégory est un grand malade. Il y a toujours un gros risque. Un risque par rapport au public et aux médias. Et non par rapport à Grégory. TF1 ne fait pas passer l'humain en premier.

L'émission présente-t-elle des dangers pour les candidats ?
Olivia Ruiz, qui avait participé à la première «Star Academy», m'a confié qu'elle craignait qu'il y ait un jour des suicides. Le danger existe pour ceux qui prennent au sérieux ce miroir aux alouettes. Je pense ainsi à Mathieu, qui déclarait aux caméras, revenant d'une séance de signatures, «c'est le plus beau jour de ma vie». Il y a un problème: ce n'est pas lui que les gens sont venus voir! Heureusement, Universal est conscient de ces dangers et fait rencontrer aux candidats des chanteurs qui ont connu le succès puis l'oubli.

par : STEPHANE MULLER

merçi paradox c est impressionant